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La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) est due par l’entreprise propriétaire ou usufruitière d’une propriété bâtie, au 1er janvier de l’année d’imposition. Il existe des exonérations permanentes et temporaires.
La taxe foncière est due par toute entreprise (entrepreneur individuel ou société) propriétaire ou usufruitière d’une propriété bâtie de toute nature située en France.
Il peut s’agir d’une construction proprement dite ou d’une installation assimilable à une construction.
La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) est due pour toute construction remplissant les 2 conditions suivantes :
Elle est fixée au sol de manière permanente : la construction doit être reliée au sol de telle façon qu’il est impossible de la déplacer sans la démolir. Tel est le cas si la construction repose sur des fondations ou une assise en maçonnerie ou en ciment. Peu importe la nature des matériaux ayant servi à la construction du bâtiment lui-même (ex : bâtiment en bois, en fibro-ciment, à charpente métallique). En revanche, cela exclut toute construction qui n’est pas fixée au sol et qui peut être transportée facilement (ex : cabine, kiosque, guérite, baraque foraine).
Elle présente le caractère de véritable bâtiment, en raison de sa nature, sa destination, son importance, son mode d’établissement et de sa fixité.
À l’inverse, un immeuble impropre à toute utilisation (ex : immeuble délabré et en ruine) faisant l’objet de travaux affectant son gros œuvre n’est pas imposable à la taxe sur les propriétés bâties. Cet immeuble sera néanmoins imposable à la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB).
Les accessoires immobiliers des constructions sont également soumis à la taxe foncière sur les propriétés bâties (ex : ascenseurs, escalators, vitrerie, serrurie, carrelage, installations sanitaires, plomberie, équipements d’isolation phonique et thermique, électricité, appareils d’éclairage, installations téléphoniques).
La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) est également due pour les propriétés suivantes :
Installations destinées à abriter des personnes ou des biens (ex : hangars, ateliers) ou à stocker des produits (ex : réservoirs, cuves, silos, trémies, gazomètres, châteaux d’eau)
Ouvrages en maçonnerie présentant le caractère de véritables constructions (ex : les cheminées d’usine, les réfrigérants atmosphériques, les formes de radoub, les ouvrages servant de support aux moyens matériels d’exploitation)
Sols des bâtiments et terrains formant une dépendance indispensable et immédiate de ces constructions, à l’exception des terrains occupés par les serres affectées à une exploitation agricole. Il s’agit des emplacements de faible étendue attenant ou servant d’accès ou de dégagement à l’immeuble, tels que les cours, passages, jardins n’excédant pas 500 m² ou encore des emplacements de parking dans un ensemble immobilier.
Terrains, cultivés ou non, utilisés pour la publicité commerciale ou industrielle (panneaux réclames, affiches-écrans, etc.) et situés à plus de 100 mètres de toute agglomération de maisons ou de bâtiments
Bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour l’habitation, le commerce ou l’industrie, même s’ils sont seulement retenus par des amarres (ex : péniche à usage d’habitation, pavillon flottant construit et aménagé, non en vue de naviguer, mais pour servir aux réunions des membres d’une société)
Ouvrages d’art et voies de communication (ex : barrages, digues, ponts, quais, viaducs, conduites forcées, voies ferrées, routes, pistes cimentées), à l’exception des voies ferrées exploitées par la SNCF et la RATP qui sont soumises à la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB)
Terrains non cultivés employés à un usage industriel ou commercial : chantiers, lieux de dépôt de marchandises et autres emplacements de même nature.
Certaines propriétés sont exonérées de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). Ces exonérations peuvent être permanentes ou temporaires.
Les propriétés suivantes sont exonérées de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) de manière permanente et dans tous les cas :
Bâtiments affectés à un usage agricole, c’est-à-dire les granges, écuries, greniers, caves, celliers, pressoirs et autres bâtiments destinés soit à loger les bestiaux des fermes et leurs gardiens, soit à stocker les récoltes. L’exonération reste acquise pour les bâtiments qui ne servent plus à une exploitation agricole, à condition qu’ils ne soient pas affectés à un autre usage (ex : activité d’hivernage de caravanes, camping-car ou bateaux).
Bâtiments affectés à la production de biogaz, d’électricité et de chaleur par la méthanisation. L’exonération s’applique à condition que la méthanisation soit effectuée par un ou plusieurs exploitants agricoles et qu’elle provienne, pour au moins 50 % , de matières premières issues d’exploitations agricoles.
Bâtiments destinées à la production d’électricité d’origine photovoltaïque, c’est-à-dire les équipements techniques permettant la production d’électricité mais également les constructions qui en sont le support nécessaire, comme les postes de transformation et de livraison et leurs terrassements.
Outillages et autres moyens matériels d’exploitation des établissements industriels (ex : tours de distillation, fours, échangeurs, unités spécialisées de vapocraqueurs d’une raffinerie), à l’exclusion de ceux destinés à abriter des personnes ou à stocker des produits.
Hangars appartenant à des associations de sauveteurs reconnues d’utilité publique et servant à abriter leurs canots de sauvetage.
D’autres propriétés bénéficient également d’une exonération permanente de taxe, à condition que l’exonération soit accordée sur délibération de la commune :
Hôtels, locaux classés meublés de tourisme et chambres d’hôtes situés en zone de revitalisation rurale (ZRR). L’entreprise doit réaliser une demande d’exonération, auprès du centre des impôts foncier, via le formulaire n°6671-D-SD.
Bâtiments affectés à l’activité de déshydratation de fourrages (ex : luzerne, betterave et maïs-fourrage), à l’exclusion de ceux abritant les presses et les séchoirs
Logements situés à moins de 3 km d’un établissement comportant une installation classée « SEVESO 3-SH ». L’exonération est accordée à hauteur de 25 % ou de 50 % de la taxe.
Logements situés dans une zone d’exposition aux risques miniers. L’exonération est accordée à hauteur de 25 % ou de 50 % de la taxe.
Logements situés dans le périmètre délimité par un plan de prévention des risques technologiques. L’exonération est accordée à hauteur de 15 % ou de 30 % de la taxe.
Les exonérations temporaires de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) sont nombreuses.
Exonération pour les constructions nouvelles et assimilées
Une exonération de 2 ans s’applique dans les cas suivants :
Constructions nouvelles, reconstructions ou additions de construction à usage d’habitation
Constructions nouvelles, reconstructions ou additions de construction autres que celles à usage d’habitation. Dans ce cas, l’exonération est fixée à 40 % de la taxe.
En cas de conversion d’un bâtiment à usage agricole en maison ou en usine
En cas d’affectation de terrains à des usages commerciaux ou industriels tels que les chantiers, lieux de dépôts de marchandises et autres emplacements de même nature.
Pour bénéficier de cette exonération, le propriétaire doit réaliser une déclaration, informant le centre des impôts fonciers du lieu de situation des biens, de l’édification ou du changement dans les 90 jours de sa réalisation. Lorsque la déclaration est souscrite hors délais, l’exonération s’applique pour la période restant à courir après le 31 décembre de l’année suivante.
Exonération pour les entreprises nouvelles
Une entreprise nouvelle qui crée ou achète un local pour les besoins de son activité peut bénéficier d’une exonération de 2 à 5 ans, sur délibération des collectivités.
Les conditions à remplir varient selon la localisation de l’entreprise qui doit être créée :
Soit dans une zone de revitalisation rurale (ZRR)
Soit dans une zone d’aide à finalité régionale (ZAFR).
Pour bénéficier de l’exonération, l’entreprise doit respecter les conditions suivantes :
L’entreprise nouvelle est créée, avant le 30 juin 2024, dans une zone de revitalisation rurale (ZRR). Vous pouvez consulter les zones concernées via un simulateur.
L’entreprise exerce une activité commerciale, artisanale, industrielle ou libérale.
L’entreprise emploie moins de 11 salariés. L’effectif salarié annuel correspond à la moyenne du nombre de personnes employées au cours de chacun des mois de l’année civile précédente.
Le capital social de l’entreprise nouvelle n’est pas détenu, directement ou indirectement, pour plus de 50 % , par d’autres sociétés.
Pour bénéficier de l’exonération, l’entreprise doit respecter les conditions suivantes :
L’entreprise nouvelle est créée, avant le 31 décembre 2027, dans une zone d’aide à finalité régionale (ZAFR). Le siège social ainsi que l’ensemble de l’activité et des moyens d’exploitation doivent être implantés dans l’une de ces zones.
L’entreprise exerce une activité commerciale, artisanale, industrielle ou libérale. La société qui exerce une activité libérale doit employer au moins de 3 salariés en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois, à la clôture de chaque exercice de la période d’application de l’exonération. L’effectif salarié annuel correspond à la moyenne du nombre de personnes employées au cours de chacun des mois de l’année civile précédente.
Si l’entreprise exerce une activité en dehors de la ZAFR (« activité non sédentaire »), le chiffre d’affaires dégagé par cette activité ne doit pas dépasser 15 % de son chiffre d’affaires global.
Le capital social de l’entreprise nouvelle n’est pas détenu, directement ou indirectement, pour plus de 50 % , par d’autres sociétés.
L’entreprise doit déclarer l’acquisition du local, au centre des impôts foncier du lieu de situation des biens, dans les 15 jours de la signature de l’acte. La déclaration doit préciser la nature des biens, leur situation (adresse et, si possible, références cadastrales) ainsi que les références de l’acte (date, numéro d’enregistrement, etc.). L’absence de déclaration dans les délais entraîne la perte de l’exonération pour l’année suivant celle au cours de laquelle elle aurait dû être souscrite.
Exonération pour les jeunes entreprises innovantes (JEI)
Une exonération de 7 ans s’applique, sur délibération des collectivités, en faveur des locaux appartenant à des jeunes entreprises innovantes (JEI) créées jusqu’au 31 décembre 2025. Elle cesse de s’appliquer à compter de l’année qui suit le 7e anniversaire de création de l’entreprise ou de façon anticipée lorsque l’entreprise ne remplit plus les conditions du statut spécifique.
Pour bénéficier de l’exonération, l’entreprise doit l’indiquer sur papier libre avant le 1er janvier de la première année au titre de laquelle l’exonération est sollicitée auprès du centre des impôts fonciers du lieu de situation des locaux.
Exonérations dans les zones prioritaires
Les entreprises bénéficient d’une exonération de taxe foncière lorsque leur établissement est situé dans une zone prioritaire :
Exonération de 5 ans dans les zones suivantes :
Exonération de 7 ans dans les zones suivantes :
Zones de développement prioritaire (ZDP)
Exonération de 5 ans, puis 3 ans de manière dégressive ( 75 % , 50 % , 25 % ), dans les zones France ruralités revitalisation (FRR), à partir du 1er juillet 2024.
Pour bénéficier de l’exonération, l’entreprise déclare au centre des impôts foncier du lieu de situation des biens, avant le 1er janvier de l’année au titre de laquelle l’exonération prend effet. L’absence de déclaration dans les délais entraîne la perte de l’exonération au titre de l’année concernée.
Dans certains cas, le propriétaire (ou usufruitier) doit réaliser une déclaration adressée à l’administration fiscale. À défaut, il s’expose à des sanctions.
Le propriétaire doit déclarer les constructions nouvelles ainsi que les changements de consistance ou d’affectation de la propriété bâtie.
La notion de « construction nouvelle » peut faire référence à une construction nouvelle proprement dite ou à une reconstruction.
En fonction de la nature et de l’affectation du local, l’entreprise doit utiliser l’un des formulaires suivants :
Formulaire n° 6660-REV : pour un local commercial, artisanal ou à usage professionnel
Formulaire n° 6701 modèle U : pour un établissement industriel
Formulaire n° 6650 modèle H1 : pour une maison individuelle
Formulaire n° 6652 modèle H2 : pour un appartement situé dans un immeuble collectif
Formulaire n° 6654 modèle ME : pour un local d’un caractère exceptionnel (ex : grands magasins, grands hôtels, les grands cinémas, ensembles sportifs, grands châteaux).
Le changement de consistance correspond à une transformation qui modifie le volume ou la surface d’une propriété ou fraction de propriété. Il s’agit notamment des transformations suivantes :
Addition de construction (ex : création d’un étage supplémentaire)
Démolition totale ou partielle
Restructuration de construction (ex : division d’une maison en appartements, réunion de plusieurs appartements en un seul logement)
Transformation d’une dépendance en pièce d’habitation (ex : garage transformé en chambre).
L’entreprise doit déclarer le changement de consistance, au choix :
Soit au moyen du service en ligne « Gérer mes biens immobiliers » sur le site impots.gouv.fr
Soit au moyen du formulaire n° 6660-REV, à condition que le changement concerne un local commercial, artisanal ou à usage professionnel.
Les propriétés bâties sont réparties en plusieurs groupes : locaux d’habitation, locaux à usage professionnel, locaux commerciaux et établissements industriels.
Un changement d’affectation est une modification qui fait passer un local d’un groupe à un autre groupe (ex : transformation d’un local d’habitation en magasin, transformation d’un appartement en bureaux professionnels).
L’entreprise doit déclarer le changement d’affectation, au choix :
Soit au moyen du service en ligne « Gérer mes biens immobiliers »
Soit au moyen du formulaire n° 6660-REV, à condition que le changement concerne un local commercial, artisanal ou à usage professionnel.
La déclaration doit être réalisée dans les 90 jours de l’achèvement des travaux, c’est-à-dire dès que l’état d’avancement des travaux permet une utilisation effective de la propriété, même s’il reste encore des travaux d’aménagement intérieur à effectuer (ex : peintures, papiers peints, revêtements de sols).
Dans le cas d’une déclaration papier, celle-ci doit être déposée, au choix, au service des impôts des particuliers (SIP) ou au centre des impôts foncier (CIF) du lieu de situation de la propriété bâtie.
Le propriétaire ou usufruitier qui réalise une déclaration inexacte ou hors délai s’expose à 2 types de sanctions cumulables :
Amendes fiscales : le défaut de production dans les délais prescrits d’un document qui doit être remis à l’administration fiscale entraîne l’application d’une amende de 150 € . De plus, chaque inexactitude ou omission dans une même déclaration est également punie d’une amende de 15 € , sans que le total des amendes applicables par déclaration puisse être inférieur à 60 € ni supérieur à 150 € .
Perte du droit aux exonérations temporaires : en cas de déclaration tardive (au-delà des 90 jours suivants l’achèvement des travaux), l’exonération temporaire de taxe dont peut bénéficier une propriété ne s’applique que pour la période restant à courir après le 31 décembre de l’année suivante.
Pour calculer la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), il est nécessaire de déterminer la base d’imposition. Des dégrèvements peuvent s’appliquer dans certains cas.
La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) est établie d’après la de ces propriétés. Cette valeur locative correspond au loyer annuel que la propriété pourrait produire si elle était louée.
Cette valeur locative est diminuée d’un abattement de 50 % destiné à compenser les frais de gestion, d’assurance, d’amortissement, d’entretien et de réparation du propriétaire. Autrement dit, la base d’imposition de la taxe foncière est égale à 50 % de la valeur locative cadastrale des biens imposables.
Ensuite, la taxe foncière est calculée en appliquant au revenu cadastral (c’est-à-dire à la base d’imposition) un taux d’imposition voté par les collectivités territoriales.
Le propriétaire peut bénéficier d’un de taxe lorsqu’un immeuble (ex : bâtiment, chantier, lieu de dépôt) à usage commercial ou industriel, qu’il exploite lui-même, subit une interruption de son exploitation.
Le dégrèvement est applicable lorsque l’inexploitation remplit les 3 conditions suivantes :
Elle est indépendante de la volonté du propriétaire. Le propriétaire doit établir de manière précise qu’une circonstance indépendante de sa volonté a fait obstacle de manière inévitable à la poursuite de l’exploitation (crise économique, manque de matières premières, état de santé, etc.).
Elle dure depuis au moins 3 mois continus. Aucun dégrèvement ne serait accordé dans le cas, par exemple, d’un immeuble utilisé par un établissement industriel ou commercial qui serait inexploité, régulièrement une semaine sur deux.
Elle affecte la totalité de l’immeuble ou une partie susceptible d’exploitation séparée.
Pour obtenir le dégrèvement, le propriétaire doit réaliser sa demande, au centre des impôts foncier dont dépend l’immeuble, au plus tard le 31 décembre de l’année suivant celle au cours de laquelle l’inexploitation a atteint la durée minimum exigée.
Le dégrèvement doit être calculé à partir du premier jour du mois suivant celui du début de l’inexploitation jusqu’au dernier jour du mois au cours duquel elle a pris fin.
L’entreprise redevable de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) reçoit un avis d’imposition dématérialisé (et non par courrier) sur son compte fiscal en ligne. Cet avis d’imposition indique le montant de la TFPB à régler.
La date limite de paiement de l’avis de taxe foncière est fixée, chaque année, au 15 octobre à minuit (ou le jour ouvré suivant lorsque le 15 octobre est un samedi ou un dimanche).
L’entreprise a le choix entre les modes de paiement suivants :
Paiement sur internet via le compte fiscal en ligne (télérèglement) : mode de paiement par défaut, l’entreprise procède elle-même au paiement en ligne de la taxe. Ce mode est obligatoire pour les entreprises relevant de la DGE.
Prélèvement mensuel : mode de paiement sur option, l’entreprise est prélevée de manière automatique tous les 15 du mois de janvier à octobre. Chaque prélèvement correspond au dixième du montant de la TFPB. L’option est possible jusqu’au 30 juin.
Prélèvement à l’échéance : mode de paiement sur option, l’entreprise est prélevée de manière automatique à l’échéance. L’option est possible jusqu’au 30 septembre.
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