Le service municipal des espaces verts, cheville ouvrière de l’essor de la nature en ville

Abandon des produits phytosanitaires, adoption de pratiques vertueuses pour œuvrer en faveur de la biodiversité et de la sobriété énergétique et adaptation aux changements climatiques… Les défis de l’équipe des espaces verts sont multiples pour végétaliser l’espace public, par une gestion durable et respectueuse de l’environnement, et rendre la ville encore plus agréable à vivre.

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Une équipe de pros

Ils ne sont pas moins de 15 agents, 1 femme et 14 hommes, à entretenir les parcs, les massifs, aires de jeux, sentiers, et les nombreux espaces verts disséminés aux quatre coins de la ville. Leurs missions sont tout autant diverses : taille, plantation, balayage, arrosage, tonte, élagage et abattage d’arbres, entretien des chemins dans le Coteau des Vignes, ramassage des feuilles, broyage pour pailler les massifs, entretien des équipements, et même la réalisation de plantations potagères pour les écoles et les accueils de loisirs.

« Les missions de l’équipe sont vraiment très diversifiées. Les agents peuvent assurer toutes les tâches dévolues au service mais chacun a son domaine de prédilection. Ils sont vraiment très pros ! La complexité est qu’une grosse partie de notre travail se concentre sur une période assez courte »

Martial Verseil, responsable du service Espaces verts.

Un changement de paradigme environnemental

Aux différentes tâches énumérées viennent s’ajouter deux mutations importantes impactant le travail des agents : l’arrêt des produits phytosanitaires et la réduction des plantes annuelles ou bisannuelles remplacées aujourd’hui par les vivaces.

Lorsque l’heure de la fin des produits phytosanitaires a sonné, une chance pour la santé de tous et pour la biodiversité, il a fallu réfléchir à d’autres méthodes de travail. Le désherbant foliaire antigerminatif à base de géranium tout d’abord, puis la brosse métallique motorisée, trop vite gênée par le nombre de poteaux sur les trottoirs, et enfin le désherbage au fil dont les projections se révélèrent insécures pour les véhicules stationnés. Même le désherbage thermique fut pratiqué (il est encore utilisé sur des petites parcelles) mais avec près de 100 km de voiries à traiter, il est moins approprié sur de grands espaces et contraignant pour les agents. Outre l’accumulation des tâches, il fallait déjà y repasser à peine le travail terminé. La solution choisie, comme de nombreuses communes, est de laisser pousser la végétation et d’intervenir ponctuellement (exception faite du mur d’un riverain dont l’entretien est sa prérogative).

« Vous verrez des parcs avec des parties tondues et d’autres avec de l’herbe haute. Ce sont les tontes différenciées. Elles sont source de biodiversité en attirant les insectes pollinisateurs et les oiseaux et soulage le travail de tonte des agents municipaux. Cette végétation spontanée rationalise l’entretien des espaces verts pour faire face à l’augmentation des espaces à entretenir et s’inscrit dans la transition écologique et sociale que nous pratiquons chaque jour. L’époque des greens de golf est révolue »

Thibaud Tamin, conseiller municipal délégué à la Nature en ville.

La seconde mutation concerne le fleurissement : sortir des fleurs annuelles pour planter plus de vivaces, bien moins gourmandes en eau et en entretien. Hier 60 000 plantes annuelles contre 3 000 en 2024, 190 jardinières gourmandes en eau précédemment contre 30 aujourd’hui. À celà s’ajoute le retrait au fur et à mesure des jardinières consommatrices d’eau.

Ce changement politique a conditionné une réflexion d’ensemble et un travail d’aménagement des massifs plus complexes. Il faut désormais associer les vivaces aux arbustes ainsi qu’aux petits fleurissements des annuelles pour malgré tout conserver des tâches de couleurs.

 « Nous avons dû nous replonger dans les livres pour répertorier les espèces qui nécessitent moins d’arrosage. Il a fallu changer notre manière de penser, notre manière de travailler. Cela va prendre plusieurs années mais la réalisation du rond-point de la gare est un bel exemple de ce que seront nos espaces verts de demain »

Martial Verseil, agent des espaces verts