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Né le 22 octobre 1905 à Paris, fils d’un cordonnier d’origine juive, Maurice Gunsbourg, cordonnier lui-même, fut membre du Parti communiste. Il a d’ailleurs été élu municipal de Clamart avant la Seconde Guerre mondiale.
Peu avant le début du conflit, le conseil de préfecture déchut Maurice Gunsbourg de son mandat municipal pour appartenance au Parti communiste. Mobilisé dès 1939, décoré de la Croix de guerre, il fut fait prisonnier par les Allemands mais parvint à s’évader en décembre 1940. Il reprit son activité militante et entra dans la Résistance. Il avait notamment pris refuge au 8 ex rue du Coteau, devenue rue Maurice Gunsbourg, à Athis-Mons.
Il fut arrêté le 7 janvier 1942 en même temps que sept autres responsables de secteur. Interné à la prison de la Santé, il fut remis aux autorités allemandes le 6 mars 1942, et a été fusillé le lendemain au Mont-Valérien, comme otage en représailles à l’attentat de Paris du 1er mars 1942 contre un soldat allemand.
Le 16 octobre 1944, le Conseil municipal d’Athis-Mons décida de changer le nom de votre rue et de l’appeler Maurice Gunsbourg en sa mémoire, de son lien avec votre rue où il s’est caché, où il a vécu et en souvenir de cette tragique arrestation.
L’histoire aurait pu s’arrêter là avec ce souvenir perpétuel proposé par la ville. Il y a quelques semaines, par hasard, nous avons néanmoins découvert l’existence de Léone Chaix. Une existence et un destin intimement liés à Maurice Gunsbourg.
Léone Chaix naît le 2 septembre 1910 à Ivry, elle est la benjamine d’une fratrie de 6 enfants. La famille Chaix réside au 43, rue de Paris dans le quartier du Petit-Ivry. Léone se marie à Ivry le 16 juin 1928 puis divorce en 1939. À partir de 1935, elle travaille en tant que secrétaire de direction aux établissements Ducellier à Ivry-Port où elle participe aux grèves de 1936. En 1937, elle adhère au Parti communiste français.
En 1940, Léone Chaix emménage dans ce même pavillon à Athis-Mons, au 8 rue du Coteau, avec Maurice Gunsbourg qui occupait alors, comme évoqué, d’importantes responsabilités au sein de la résistance communiste en région parisienne. Léone est sa secrétaire et son agent de liaison dans l’organisation clandestine communiste. En 1940, des policiers du commissariat d’Athis-Mons effectuent une perquisition à leur domicile. Ils recherchent Maurice Gunsbourg qui n’est pas présent. En 1941, Léone et Maurice sont chacun locataire d’un appartement à Paris mais continuent d’utiliser le pavillon d’Athis-Mons notamment pour leurs activités clandestines. Le 7 janvier 1942, les policiers de la 1re brigade régionale de police mobile arrêtent Maurice Gunsbourg à Paris puis, dès le lendemain, perquisitionnent l’appartement de Léone Chaix. En sa présence, ils y découvrent notamment une machine à écrire, des stencils et du papier carbone. Elle est immédiatement arrêtée.
Le 27 mai 1942, Léone Chaix est condamnée à 3 ans d’emprisonnement et 1 200 francs d’amende par la section spéciale auprès de la cour d’appel de Paris puis emprisonnée. Elle est déportée par les autorités allemandes vers le camp de concentration de Ravensbrück le 13 mai 1944. Elle survit à sa déportation. À sa libération, elle ne pèse que 29 kg et a les jambes brûlées.
Léone Chaix a ensuite quitté la région parisienne, s’est mariée ; elle est décédée le 17 août 1975 à Niort, dans les Deux-Sèvres où elle avait élu domicile. Elle n’avait pas d’enfant
Si Maurice Gunsbourg a obtenu une forme d’éternité par notre ville en dénommant la rue du Coteau en rue Maurice Gunsbourg, Léone Chaix est tombée dans l’oubli. Une stèle est venue réparer cet oubli en juin 2024, afin que son souvenir demeure, aux côtés de celui de Maurice Gunsbourg. Afin qu’elle entre, elle aussi, par son engagement dans notre Histoire.
Pour savoir que, il y a 80 ans, des Athégiens ont accompli des actes d’héroïsme. Pour ne jamais l’oublier.