Des origines médiévales à la modernité urbaine

Attégia puis Athis-sur-Orge et enfin Athis-Mons : voilà une bien longue et lointaine histoire. Ce sont les incursions des Normands, au IXe siècle, qui les premières révèlent l'existence d'Athis dans les textes. Il semble d'ailleurs que le village répondait en ce temps au nom latin “Attégia” désignant les cabanes de branchages qui abritaient les premiers habitants.

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De Mons-sur-Orge à Athis-Mons

À l’aube de la féodalité, Athis restait encore un bien modeste village. Au Xe siècle, le village de Mons-sur-Orge apparaît à son tour dans les documents d’archives. Hugues Capet et son fils Robert le Pieux confirment alors la donation faite à l’abbaye de Saint-Magloire “d’une terre à Mons, où croît un vignoble prolifique”.

En 1140 l’abbaye royale de Saint-Victor fonde un prieuré et fait élever une église, consacrée à Saint-Denis, et qui fait aujourd’hui encore la fierté d’Athis-Mons avec son clocher roman du XIIe siècle. Deux siècles plus tard, en 1305, Athis entre dans l’Histoire de France. C’est là qu’est signé entre les envoyés du Comte de Flandres et ceux du roi Philippe Le Bel le “traité d’iniquité”, qui, envenimant les relations Franco-Flamandes, annonce la Guerre de Cent Ans.

Un passé rural et agricole

Deux autres dates importantes : 1817 réunit en une seule commune Athis-sur-Orge et Mons-sur-Orge qui devient Athis-Mons. 1841 voit l’établissement de la voie ferrée du Paris-Orléans-Midi, le POM, puis du Paris-Lyon-Marseille, le PLM. Pourtant, il faut attendre la construction de la gare de marchandises de Juvisy en 1864, puis la gare de triage en 1884, pour que les nouvelles populations s’intéressent à Athis-Mons. Ils s’installent dans un quartier nouveau, le Cottage (1891), entre Seine et Orge. Très longtemps, Athis-Mons demeurera un village rural. Les céréales sur le Plateau et les vignes sur ses coteaux se plaisent bien.

De ce lointain passé, la commune conserve encore une belle grange du XVe siècle (à la ferme de Mons), un vieux lavoir (rue de la Montagne de Mons), de multiples puits, quelques maisons de manouvriers avec caves et une foule de lieux-dits : les Picardeaux, la Fosse au Prieur, la Fosse Popine, les Guyards, le Noyer Renard, la Butte aux Bergers…

Un “village” qui a attiré d’illustres personnages

Parallèlement à cet aspect agricole, le site même et son charme tranquille, la proximité de Paris, ont attiré nobles, officiers, littérateurs, savants et artistes en tous genres. Parmi les plus illustres, Valentin Conrart, surnommé le “Père” de l’Académie Française, qui habita le château d’Oysonville. 

Le château d’Athis (aujourd’hui collège Saint-Charles) fut la résidence d’été de Mademoiselle de Charolais, princesse de sang et petite fille du Grand Condé par son père et de Louis XIV par sa mère. 

Le château d’Avaucourt, qui abrite actuellement l’Hôtel de Ville, fut la propriété du baron de Courcel, ancien ambassadeur à Berlin et hôte de Bismark. L’abbé Nollet, physicien notoire du XVIIIe siècle, et le baron Corvisart, médecin personnel de l’Empereur, furent aussi Athégiens.

De 1 600 à… plus de 30 000 habitants : l’urbanisation croissante d’Athis-Mons

Entre 1898 et 1939, Athis-Mons voit sa population croître rapidement (de 1600 à plus de 10 000 habitants) et connaît une forte urbanisation.

D’un côté, le monde agricole plutôt ancré sur le plateau cède la place aux lotissements populaires. De l’autre, un monde ouvrier entre le Quai de l’Orge et le significatif Quai de l’Industrie. Enfin, les maisons de campagne sur le coteau, à Mons surtout, accueillent les Parisiens le dimanche et l’été.

Mais ce mouvement de construction et d’expansion, ralenti par la Grande Dépression, est anéanti le 18 avril 1944 : 45 minutes de bombardements laissent 300 morts, près de 4 000 sinistrés et des amas de décombres dans le Val. Il faut reconstruire presque entièrement ce quartier… et construire de nouveaux logements en série (le F.F.F., 1450 logements entre 1958 et 1962, la résidence Mozart, les Clos, Édouard Vaillant…). La population dépassera les 30 000 habitants dans les années 1970.

Les travaux liés à la réédification de la gare de triage et à l’aménagement de l’aéroport de Paris-Orly durent jusqu’aux années 60. Athis-Mons suit alors le rythme soutenu de construction de la banlieue parisienne pour aboutir au visage qu’on lui connaît aujourd’hui…

Publications

  • Athis-Mons 1890-1939 – Naissance d’une ville de banlieue (Mai 1983)

    Le livre “Athis-Mons 1890-1939 : Naissance d’une ville de banlieue”, édité en mai 1983, retrace l’évolution d’Athis-Mons au tournant du 20e siècle. Rédigé par Danièle Treuil et Jean-Marc Moriceau, il documente la transformation de la commune, autrefois rurale, en une banlieue industrielle, marquée par de profonds changements sociaux et urbains. Illustré par des photographies et témoignages d’époque, cet ouvrage éclaire les événements et dynamiques qui ont façonné l’identité actuelle de la ville.