Logement et habitat : Demande de changement d’usage d’un local d’habitation à un usage locatif de courte durée

Vous envisagez de louer votre logement pour des séjours de courte durée ? Avant de vous lancer, certaines démarches administratives sont indispensables. Déclaration préalable, obtention d’un numéro d’enregistrement ou autorisation de changement d’usage : découvrez toutes les étapes pour être en conformité avec la réglementation en vigueur.

Publié le – Mis à jour le

Vous souhaitez proposer votre local d’habitation à la location de courte durée, pour une période inférieure à 120 jours par an ?

Une déclaration préalable auprès de la Mairie est indispensable en vue de l’attribution d’un numéro d’enregistrement.

Vous souhaitez transformer votre local d’habitation et pouvoir le proposer à la location de courte durée, pour une période supérieure à 120 jours par an ?

En plus de la déclaration préalable auprès de la Mairie, cette mise en location doit suivre une procédure règlementée dite de changement d’usage. Un nouveau règlement, applicable à compter du 1er janvier 2025, fixe les conditions d’autorisation de changement d’usage en meublés de tourisme. Désormais soumise à l’autorisation préalable de Monsieur le Maire, cette autorisation est le point de départ à la réalisation de votre projet.

Règlement relatif au changement d’usage des locaux d’habitation en meublés de tourisme, à la déclaration préalable avec attribution d’un numéro d’enregistrement

Constituent des locaux destinés à l’habitation toutes catégories de logements et leurs annexes, y compris les logements-foyers, logements de gardien, chambres de service, logements de fonction, logements inclus dans un bail commercial, locaux meublés donnés en location dans les conditions de l’article L. 632-1 ou dans le cadre d’un bail mobilité conclu dans les conditions prévues au titre Ier ter de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986.

Le présent règlement ne s’applique pas aux chambres d’hôtes et aux chambres chez l’habitant.

Sont considérés comme meublés de tourisme, les villas, appartements ou studios meublés, à l’usage exclusif du locataire, offert à la location à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile et qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois.

Article 1er :

Conformément aux articles L. 631-7 et suivants du Code de la construction et de l’habitation, le changement d’usage des locaux destinés à l’habitation est soumis à autorisation préalable par application de ce présent règlement sur l’ensemble du territoire de la commune d’Athis-Mons. Cette autorisation est délivrée par le Maire d’Athis-Mons selon les modalités définies par le présent règlement.

Article 2 :

Les autorisations de changement d’usage sont accordées en tenant compte des objectifs de maîtrise du développement des meublés de tourisme et de critères objectifs définis par le présent règlement.

Les autorisations sont accordées par la commune sous réserve du droit des tiers. En outre, les activités de meublés de tourisme ne doivent engendrer ni nuisance, ni danger pour le voisinage, ni conduire à aucun désordre pour le bâti.

Les règles s’appliquent de manière identique sur l’ensemble du territoire communal.

Article 3 :

L’autorisation de changement d’usage concerne les locaux d’habitation constituant la résidence secondaire du demandeur, c’est-à-dire l’habitation occupée à titre occasionnel dont la location excède cent vingt jours par an à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile.

Les résidences principales correspondant à l’habitation occupée de façon habituelle dont la location ne peut excéder cent vingt jours par an sont exonérées de l’obligation d’une autorisation de changement d’usage pour mettre à la location de courte durée à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile.

Article 4 :

L’autorisation de changement d’usage revêt un caractère temporaire. Elle est délivrée pour 3 ans, renouvelable 3 fois, soit 9 ans maximum.

Article 5 :

L’autorisation de changement d’usage est accordée à titre personnel et ne peut être cédée.

L’autorisation de changement d’usage pourra être délivrée pour 3 logements maximum appartenant au même propriétaire.

Article 6 :

Les autorisations ne sont pas subordonnées à une compensation.

Article 7 :

L’autorisation de changement d’usage concerne les locaux d’habitation constituant la résidence secondaire du demandeur, c’est-à-dire l’habitation occupée à titre occasionnel dont la location excède cent vingt jours par an à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile.

Les résidences principales correspondant à l’habitation occupée de façon habituelle dont la location ne peut excéder cent vingt jours par an sont exonérées de l’obligation d’une autorisation de changement d’usage pour mettre à la location de courte durée à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile.

Article 8 :

Le dépassement de la durée maximale de cent vingt jours de location d’une résidence principale entraine l’application d’une amende d’un montant de 10 000 euros et de l’interdiction de publier une offre de location de ladite location jusqu’à la fin de l’année en cours.

Article 9 :

Le non-respect par une plateforme de location temporaire de l’obligation de limiter à 120 jours par an la location d’un meublé de tourisme déclaré comme la résidence principale du propriétaire entraine l’application d’une amende de 50 000 euros par meublé faisant l’objet du manquement.

Article 10 :

Sont exclus de cette procédure de changement d’usage :

  • Les logements faisant l’objet d’un conventionnement public (logement social)
  • Les logements de fonction
  • Les logements de gardien
  • Les logements-foyers

Article 11 :

La commune se réserve le droit, à des fins de contrôle, d’obtenir la transmission par les plateformes d’un état récapitulatif du nombre de nuitées de location pour chaque local d’habitation pendant l’année en cours et l’année précédente. Cet état précise le nom du loueur, si le local constitue sa résidence principale ou secondaire, l’adresse précise du local.

Article 12 :

Le défaut de transmission par une plateforme de location temporaire d’un état récapitulatif des données demandées entraine l’application d’une amende de 50 000 euros par annonce faisant l’objet du manquement.

Article 13 :

Le non-respect pour le loueur de la procédure de changement d’usage l’expose à l’application d’une amende d’un montant de 50 000 euros par local assortie, le cas échéant, de 1000 euros d’astreinte par jour et par m2 jusqu’à ce que le local soit rendu à son usage d’habitation (et retiré des plateformes de location temporaire).

Article 14 :

Conformément à l’article 324-1-1 II. du Code du tourisme, une procédure de déclaration préalable avec attribution d’un numéro d’enregistrement est mise en place par application de ce présent règlement sur l’ensemble du territoire d’Athis-Mons.

Article 15 :

Tout meublé de tourisme, qu’il constitue la résidence principale ou la résidence secondaire du locataire devra être déclaré et ce, dès la première nuitée de location.

Cette déclaration devra être faite par :

Article 16 :

Cette déclaration devra comporter :

  • Le Cerfa n°14004*04, en libre téléchargement sur internet (ou via la démarche en ligne guidée sur service-public.fr), à compléter et à signer,
  • Une pièce d’identité.

À réception et après traitement de cette déclaration, un numéro d’enregistrement sera transmis à des fins d’identifications.

Article 17 :

Ce numéro d’enregistrement devra obligatoirement être déclaré dans les annonces sur les plateformes de location temporaire.

Article 18 :

Le non-respect de la procédure de déclaration préalable avec attribution du numéro d’enregistrement expose le loueur à une amende d’un montant de 5000 euros.

Article 19 :

Le manquement à son obligation déclarative d’apposer le numéro d’enregistrement sur l’annonce de location temporaire expose le loueur à une amende d’un montant de 12 500 euros par meublé faisant l’objet du manquement.

Article 20 :

La publication par une plateforme de location temporaire sans numéro d’enregistrement expose la plateforme à l’application d’une amende de 12 500 euros par meublé faisant l’objet du manquement.

Article 21 :

La taxe de séjour est applicable sur l’ensemble du territoire de la commune indépendamment des autres dispositifs juridiques cités dans ce règlement.

Article 22 :

La taxe de séjour incombe aux personnes non domiciliées dans la commune.

Article 23 :

Elle s’applique aux meublés de tourisme tous classement confondu.

Article 24 :

La taxe de séjour est calculée par personne et par nuit.

Article 25 :

Sont exemptes de la taxe de séjour :

  • Les personnes mineures
  • Les titulaires d’un contrat de travail saisonnier employés dans la commune
  • Les personnes bénéficiant d’un hébergement d’urgence ou d’un relogement temporaire

Article 26 :

Le montant de la taxe de séjour est fixé par délibération du Conseil municipal.

Article 30 :

Les propriétaires qui perçoivent les loyers sans intermédiaire versent la taxe de séjour au comptable public assignataire de la commune.

Les propriétaires qui usent d’un intermédiaire de paiement (service de réservation, de location ou de mise en relation en vue de location d’hébergement) ont la responsabilité de s’assurer que les gestionnaires de la plateforme assurent le versement deux fois par an de la taxe de séjour au comptable public assignataire de la commune, selon les modalités fixées par la délibération susvisée du Conseil Municipal.

Article 31 :

Ne pas reverser le montant de la taxe de séjour due entraîne l’application d’une amende pouvant aller jusqu’à 2500 euros sans être inférieure à 750 euros.

Article 32 :

Conformément à l’article L2333-34 III du CGCT, les propriétaires sont tenus de faire une déclaration à la commune quand ils reversent le produit de la taxe de séjour pour chaque hébergement loué sur la commune et pour chaque perception effectuée.

Cette déclaration doit comporter :

  • La date à laquelle débute le séjour
  • La date de la perception de la taxe
  • L’adresse de l’hébergement
  • Le nombre de personnes y ayant séjourné
  • Le nombre de nuitées constatées
  • Le prix de chaque nuitée réalisée lorsque le logement n’est pas classé
  • Le montant de la taxe perçue
  • Le numéro d’enregistrement de l’hébergement

Article 33 :

Le défaut de production dans les délais prévus de cette déclaration entraine l’application d’une amende pouvant aller jusqu’à 12 000 euros sans être inférieure à 750 euros.

L’omission ou l’inexactitude constatées dans cette même déclaration entraine l’application d’une amende d’un montant de 150 euros par omission ou inexactitude sans être supérieure à 12 500 euros.

Article 33 :

Le propriétaire ou l’intermédiaire de paiement qui n’a pas perçu la taxe sur un loueur entraine l’application d’une amende pouvant aller jusqu’à 2500 euros sans être inférieure à 750 euros.

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  • Formulaire de demande de changement d’usage d’un local d’habitation à un usage locatif de courte durée

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INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES FOURNIES PAR SERVICE-PUBLIC.FR

Pour vous offrir une information complète et à jour sur vos démarches administratives, nous intégrons ci-dessous des contenus issus du site officiel Service-Public.fr. Ces informations, régulièrement mises à jour par l’administration centrale, viennent compléter celles spécifiques à la Mairie d’Athis-Mons, afin de répondre au mieux à vos besoins.

Diffamation

Vous estimez qu’une parole, un écrit ou une publication dans un journal ou sur internet porte atteinte à votre honneur ?

Vous pouvez porter plainte, car la diffamation est punie par la loi. Les sanctions sont plus lourdes si la diffamation est publique, si elle vise des autorités publiques et si elle a un caractère raciste ou discriminatoire.

Nous vous présentons les informations à connaître.

    La diffamation consiste à affirmer un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne.

    Le fait en question doit être suffisamment précis pour pouvoir faire l’objet de preuve.

    Exemple

    Déclarer lors d’un débat public qu’un adversaire politique est un « repris de justice ».

    Il y a diffamation même si l’allégation est faite sous forme déguisée ou dubitative ou si elle est insinuée.

    Exemple

    Poster sur les réseaux sociaux un contenu disant qu’une personne serait pédophile.

    Il y a également diffamation si l’allégation vise une personne qui n’est pas désignée par son nom, mais qui est identifiable.

    Exemple

    Déclarer au conseil municipal que le chef de la police municipale est corrompu, sans citer son nom.

    Il ne faut pas confondre la diffamation et l’injure.

    En effet, la diffamation comporte l’affirmation d’un fait précis, qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne, contrairement à l’injure, qui a une portée générale et ne vise aucun fait précis.

    Exemple

    Traiter une personne de « multirécidiviste » est une diffamation et non injure, car « être multirécidiviste » est un fait précis, à savoir être condamné à plusieurs reprises par la justice.

    Par contre, traiter une personne de « goujat » est une injure et non une diffamation, car il s’agit d’une expression outrageante et méprisante et non d’un fait précis.

    Diffamation non publique

    La diffamation non publique est une diffamation qui se déroule dans un cadre privé ou restreint.

    Il s’agit de de la diffamation adressée uniquement à la personne visée ou à un nombre restreint de personnes qui forment une communauté.

    Exemple

    Propos diffamatoires entre conjoints au domicile familial, devant des invités.

    Le fait qu’une diffamation ait été prononcée dans un lieu fermé n’en fait pas forcément une diffamation non publique.

    Des propos criés dans une cour d’immeuble peuvent constituer une diffamation publique, parce qu’ils peuvent être entendus par tous les occupants de l’immeuble et leurs invités.

    Diffamation publique

    La diffamation publique est une diffamation qui peut être entendue, vue ou lue par un grand nombre de personnes ou par le grand public.

    Exemple

    Propos diffamatoires prononcés dans une réunion publique, en pleine rue, ou publiés dans un journal papier ou sur un site internet.

    Les propos tenus sur un réseau social peuvent aussi être considérés comme une diffamation publique.

    Selon le verrouillage choisi par le détenteur du compte, les propos tenus peuvent être accessibles à tout internaute ou à un cercle plus ou moins restreint d’ amis .

    Si le contenu diffamatoire est diffusé sur un compte accessible à tous, il s’agit d’une diffamation publique.

    Si le contenu diffamatoire est diffusée sur un compte accessible uniquement à un nombre restreint d’ amis sélectionnés par l’auteur des propos, il s’agit d’une diffamation non publique.

    Différence

    La loi punit plus sévèrement la diffamation publique, parce qu’elle est portée à la connaissance du public et qu’elle porte donc plus gravement atteinte à la personne qui la subit.

    Si vous souhaitez faire retirer un contenu sur internet, vous pouvez faire une demande à l’auteur du contenu, puis à l’hébergeur du site et enfin à la justice.

    La procédure varie suivant qu’il s’agisse d’un contenu à caractère terroriste ou non.

    La procédure varie suivant qu’il s’agisse d’une publication ou d’un commentaire sur une publication.

    Vous devez d’abord vous adresser à l’auteur du contenu, qui est le responsable du site internet.

    Si le responsable du site refuse de retirer le contenu, vous devez vous adresser à son hébergeur. Les coordonnées de l’hébergeur doivent être indiquées sur le site web incriminé.

    De nombreux hébergeurs, par exemple les sites de vidéos, fixent leurs propres conditions de retrait d’un contenu notamment en raison d’une atteinte aux droits d’auteur ou d’images choquantes. Ils possèdent pour cela des dispositifs de signalement spécifiques.

    Si l’hébergeur ne retire pas le contenu signalé selon sa propre procédure, vous pouvez lui faire un signalement dans un cadre judiciaire. Cela vous permettra de saisir la justice par la suite.

    Pour signaler un contenu à un hébergeur dans un cadre judiciaire, vous devez suivre une procédure bien précise.

    Votre demande doit comporter les éléments suivants :

    • Votre nom, votre prénom et votre adresse électronique (cela n’est pas nécessaire si vous êtes connecté sur le site au moment de faire de la notification et que vos éléments d’identification sont déjà enregistrés)

    • Description du contenu litigieux, sa localisation précise sur le site et, si possible, les adresses électroniques qui l’ont rendu accessible

    • Motifs légaux pour lesquels le contenu doit être retiré (loi apparemment enfreinte par le contenu)

    • Copie de la 1ère demande de retrait adressée à l’auteur ou preuve de l’impossibilité de le contacter (elle n’est pas nécessaire pour les infractions les plus graves, comme par exemple en matière de terrorisme, pédophilie, crime contre l’humanité)

    Vous devez faire votre demande via une lettre recommandée avec accusé de réception. Vous pouvez demander l’aide d’un avocat.

    Où s’adresser ?

     Avocat 

    Vous pouvez joindre des captures d’écran des contenus réalisées par un commissaire de justice (anciennement huissier de justice et commissaire-priseur judiciaire).

    Si vous signalez un contenu en sachant sciemment qu’il n’est pas illégal, vous risquez une peine pouvant aller jusqu’à 1 an de prison et 15 000 € d’amende.

    Si vous avez utilisé cette procédure et que l’hébergeur ne retire pas rapidement le contenu (par refus explicite ou en ne vous répondant pas), vous pouvez porter plainte contre lui.

    La plainte sera fondée sur le fait que le contenu incriminé est contraire à la loi (injures, propos racistes, homophobes, sexistes…).

    À savoir

    en cas d’urgence et de préjudice évident, vous pouvez demander un référé pour faire retirer un contenu par l’hébergeur. Ce dernier ne sera toutefois pas sanctionné pénalement.

      Vous devez vous adresser au responsable du site ou du réseau social sur lequel se trouve le commentaire.

      Si le responsable du site ou du réseau social refuse de retirer le commentaire, vous devez vous adresser à son hébergeur. Les coordonnées de l’hébergeur doivent être indiquées sur le site web incriminé.

      De nombreux hébergeurs, par exemple les sites de vidéos, fixent leurs propres conditions de retrait d’un contenu notamment en raison d’une atteinte aux droits d’auteur ou d’images choquantes. Ils possèdent pour cela des dispositifs de signalement spécifiques.

      Si l’hébergeur ne retire pas le commentaire signalé selon sa procédure, vous pouvez lui faire un signalement par lettre recommandée avec accusé de réception. Vous pouvez demander l’aide d’un avocat.

      Où s’adresser ?

       Avocat 

      Vous pouvez joindre des captures d’écran des contenus réalisées par un commissaire de justice (anciennement huissier de justice et commissaire-priseur judiciaire).

      Votre demande de retrait doit être la plus précise possible : infractions concernées, lien vers le commentaire incriminé, …

      Si le responsable du site ne supprime pas rapidement le commentaire, vous pouvez porter plainte contre lui pour l’infraction concernée.

      À savoir

      en cas d’urgence et de préjudice évident, vous pouvez demander un référé pour faire retirer un commentaire.

          S’il s’agit d’un contenu à caractère terroriste, il y a des règles spécifiques qui s’appliquent.

            De combien de temps disposez-vous pour porter plainte ?

            Vous devez porter dans un délai limité après les faits, sinon la plainte ne sera pas examinée.

            Ce délai s’appelle délai de prescription et il démarre à la date de la 1ère publication des propos ou de leur prononciation orale.

            Le délai de prescription dépend de la nature de la diffamation :

            • En général, le délai de prescription en matière de diffamation publique et de diffamation non publique est de 3 mois.

            • Par contre, le délai de prescription en matière de diffamation publique et de diffamation non publique à caractère raciste ou discriminatoire est de 1 an.

            Comment porter plainte ?

            La façon de porter plainte diffère selon que vous connaissez ou non l’auteur de la diffamation.

            Si vous connaissez l’identité de l’auteur de l’injure, vous pouvez saisir directement le tribunal avec une citation directe.

            Pour utiliser cette procédure, vous devez connaître les coordonnées de la personne visée.

            La personne visée par la plainte doit être l’auteur des propos diffamatoires.

            Attention

            si les propos ont été diffusés sur un média (journal, site internet, radio…), c’est le directeur de la publication qui est considéré comme auteur principal, parce qu’il est le responsable du média.

            L’auteur des propos incriminés, s’il est différent du directeur de publication, sera poursuivi comme complice. Tout journal doit indiquer le nom de son directeur de publication.

            Cette règle s’applique également aux sites internet professionnels, mais pas aux blogs personnels amateurs.

            Vous ne pouvez poursuivre qu’une personne physique et non une personne morale (un syndicat, une entreprise…).

            Et ce, même si la publication visée est éditée au nom de l’entreprise ou du syndicat.

            Si la diffamation a été prononcée sur un site internet, vous devez poursuivre d’abord l’auteur des propos et non l’hébergeur du site.

            Si vous utilisez la procédure de la citation directe, vous devez alors recueillir les preuves vous-même.

            Toute preuve est admise par le tribunal : capture d’écran, enregistrement audio par exemple.

            La citation doit indiquer quels sont exactement les propos visés et de quelle infraction ils relèvent.

            Vous pouvez demander l’aide d’un avocat.

            Il ne suffit pas de poursuivre pour un article entier de blog, la citation doit indiquer quels passages précis relèvent de l’injure publique et lesquels relèvent de la diffamation, et faire la démonstration juridique de l’infraction alléguée.

            Vous devez faire vous-même la démonstration que les éléments relevés constituent une diffamation, sauf dans les cas de diffamation à caractère raciste, religieux, sexiste ou homophobe.

            Dans ces cas, le tribunal peut faire cette démonstration à votre place sur la base des éléments du dossier.

            Ainsi, en dehors de ces hypothèses, si la citation n’est pas assez précise ou s’il s’avère que le motif de la plainte a été mal choisi, vous perdrez le procès.

            La justice peut également lancer des poursuites contre l’auteur des faits.

            Dans ce cas, vous devez porter plainte via une plainte simple, ou une plainte avec constitution de partie civile.

            Vous pouvez déposer plainte auprès de la police, de la gendarmerie ou auprès du procureur de la République.

            Vous pouvez vous adresser à un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie de votre choix.

            Où s’adresser ?

             Commissariat 

            Où s’adresser ?

             Gendarmerie 

            La plainte est transmise au procureur de la République par la police ou la gendarmerie.

            Si la police ou la gendarmerie refusent de recueillir votre plainte pour violences conjugales, vous pouvez alerter les autorités de contrôle compétentes.

            Vous pouvez déposer plainte auprès du procureur de la République.

            Pour cela, vous devez envoyer un courrier au tribunal judiciaire du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction.

            Où s’adresser ?

             Tribunal judiciaire 

            Votre courrier doit préciser les éléments suivants :

            • Votre état civil et vos coordonnées complètes (adresse et numéro de téléphone)

            • Récit détaillé des faits, date et lieu de l’infraction

            • Nom de l’auteur supposé si vous le connaissez (sinon, la plainte sera déposée contre X)

            • Nom et adresse des éventuels témoins de l’infraction

            • Description et estimation provisoire ou définitive du préjudice

            • Vos documents de preuve : certificats médicaux, arrêts de travail, photographies, vidéos, factures diverses, constats, etc.

            Vous pouvez utiliser le modèle de courrier suivant :

            Vous pouvez envoyer votre plainte en lettre recommandée avec accusé de réception, par lettre simple ou par lettre suivie.

            Vous pouvez aussi déposer votre plainte directement à l’accueil du tribunal.

            Dans tous les cas, un récépissé vous est remis dès que les services du procureur de la République ont enregistré votre plainte.

            La présence d’un avocat n’est pas obligatoire pour le dépôt de plainte et pendant toute la durée de la procédure jusqu’au procès devant le tribunal correctionnel. Toutefois, vous pouvez obtenir l’assistance d’un avocat si vous le souhaitez.

            Vous pouvez faire une plainte avec constitution de partie civile dans les cas de diffamation publique.

            En cas de diffamation non publique, vous pouvez faire une plainte avec constitution de partie civile uniquement si votre plainte simple a été classée sans suite, ou si elle est restée sans réponse pendant 3 mois.

            À savoir

            en cas d’urgence, vous pouvez utiliser la procédure du référé (par exemple, pour demander le retrait d’une vidéo publiée sur internet).

              Si l’auteur des propos est inconnu, vous ne pouvez pas utiliser la procédure de la citation directe, mais vous pouvez porter plainte.

              Dans ce cas, il faut porter plainte contre X, que ce soit une plainte simple ou une plainte avec constitution de partie civile.

              Vous pouvez faire une plainte avec constitution de partie civile dans les cas de diffamation publique.

              En cas de diffamation non publique, vous pouvez faire une plainte avec constitution de partie civile uniquement si votre plainte simple a été classée sans suite, ou si elle est restée sans réponse pendant 3 mois.

              Pour déposer plainte, vous devez vous rendre au commissariat de police ou à la gendarmerie de votre choix.

              Où s’adresser ?

               Commissariat 

              Où s’adresser ?

               Gendarmerie 

              Les services de police ou de gendarmerie sont obligés d’enregistrer votre plainte si vous êtes victime d’une infraction.

              La plainte est ensuite transmise au procureur de la République pour qu’il décide de la suite (enquête, classement sans suite, etc.).

              Si vous ne connaissez pas l’auteur des faits, vous pouvez remplir une pré-plainte en ligne avant de vous déplacer.

              Vous devez ensuite signer votre plainte sur place dans le commissariat de police ou la brigade de gendarmerie que vous avez choisi.

              Vous pouvez aussi porter plainte par courrier.

              Vous pouvez déposer plainte auprès du procureur de la République.

              Pour cela, vous devez envoyer un courrier au tribunal judiciaire du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction.

              Où s’adresser ?

               Tribunal judiciaire 

              Votre courrier doit préciser les éléments suivants :

              • Votre état civil et vos coordonnées complètes (adresse et numéro de téléphone)

              • Récit détaillé des faits, date et lieu de l’infraction

              • Nom de l’auteur supposé si vous le connaissez (sinon, la plainte sera déposée contre X)

              • Nom et adresse des éventuels témoins de l’infraction

              • Description et estimation provisoire ou définitive du préjudice

              • Vos documents de preuve : certificats médicaux, arrêts de travail, photographies, vidéos, factures diverses, constats, etc.

              Vous pouvez utiliser le modèle de courrier suivant :

              Vous pouvez envoyer votre plainte en lettre recommandée avec accusé de réception, par lettre simple ou par lettre suivie.

              Vous pouvez aussi déposer votre plainte directement à l’accueil du tribunal.

              Dans tous les cas, un récépissé vous est remis dès que les services du procureur de la République ont enregistré votre plainte.

              À savoir

              si les propos ont été tenus sur internet, vous pouvez demander à un hébergeur le retrait d’un contenu diffamatoire (une vidéo par exemple).

              La police ou la gendarmerie fait une enquête pour rassembler les éléments de preuve et transmets les résultats au Procureur de la République.

              Le Procureur de la République peut décider de classer l’affaire sans suite, de transmettre le dossier à un juge d’instruction pour une enquête complémentaire, ou de saisir le tribunal.

              La personne accusée de diffamation peut se défendre en plaidant son immunité, sa bonne foi et la véracité des faits allégués.

              Immunité

              L’immunité permet à la personne qui a commis une infraction de ne pas être condamnée à la peine prévue par la loi.

              Exemple

              Les diplomates étrangers bénéficient en France de l’immunité diplomatique, et cela leur permet d’échapper aux sanctions pénales lorsqu’ils commettent des infractions, notamment routières.

              De même, celui qui a publié des propos diffamatoires à votre égard et dont la responsabilité est établie par le juge pénal peut être relaxé, s’il bénéfice d’une immunité.

              L’immunité parlementaire empêche la justice de condamner les députés et sénateurs pour les propos diffamatoires tenus dans le cadre des débats à l’Assemblée nationale et au Sénat.

              L’immunité judiciaire empêche la justice de condamner une personne pour les propos diffamatoires tenus dans le cadre d’un procès.

              Bonne foi

              La personne que vous accusez d’avoir commis une diffamation à votre égard peut arguer de sa bonne foi.

              Cela peut lui permettre d’échapper à la condamnation même s’il est établi par la justice qu’elle a commis cette diffamation.

              La bonne foi suppose le cumul des 4 critères suivants :

              • Prudence et mesure dans l’expression, sans exagération dans le propos

              • Absence de conflit personnel avec vous

              • Présence d’un but légitime : par exemple, informer sur un scandale sanitaire

              • Sérieux de l’enquête (distinct de la vérité des propos). Les accusations de l’auteur des propos, qu’il soit journaliste ou non, doivent êtres basées sur des faits solides, même s’il s’est trompé au final. Il doit prouver qu’il n’a pas lancé ces accusations au hasard ou menti délibérément.

              Preuve de la vérité

              La personne que vous accusez d’avoir commis une diffamation à votre égard peut se défendre en soutenant que les faits sont vrais et en proposant d’apporter les preuves.

              La justice peut accepter sa demande sous certaines conditions.

              La preuve de la vérité des faits doit être totale, parfaite, complète et liée aux imputations diffamatoires dans toute leur portée, pour que la juridiction répressive prononce la relaxe.

              Toute preuve régulièrement signifiée par les parties est acceptable par le tribunal.

              La personne poursuivie peut ainsi produire des éléments provenant d’une violation du secret de l’enquête ou de l’instruction ou de tout autre secret professionnel.

              À noter

              la personne que vous accusez de diffamation n’est pas autorisée à apporter des éléments de preuve concernant des faits relatifs à votre vie privée, sauf si la diffamation porte sur une infraction sexuelle sur mineur.

              La situation varie en fonction du caractère public ou non public de la diffamation, de la personne visée et de l’existence ou non d’un motif raciste ou discriminatoire.

              La peine selon que la diffamation présente ou non un caractère raciste ou discriminatoire.

              La diffamation non publique envers un personne ou un groupe de personnes ou envers une autorité publique est punissable d’une contravention de 38 € maximum.

                La diffamation non publique à caractère raciste ou discriminatoire est punissable d’une contravention de 1 500 € maximum.

                Les personnes reconnues coupables de diffamation non publique à caractère raciste ou discriminatoire peuvent être aussi condamnées à l’une des peines complémentaires suivantes :

                • Interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de 3 ans au plus, une arme soumise à autorisation

                • Confiscation d’une ou de plusieurs armes dont le condamné est propriétaire ou dont il a la libre disposition

                • Confiscation de la chose qui a servi à commettre l’infraction ou de la chose qui en est le produit

                • Travail d’intérêt général pour une durée de 20 à 120 heures

                • Obligation d’accomplir un stage de citoyenneté

                    La peine selon que la diffamation vise ou non une autorité publique et si elle présente ou non un caractère raciste ou discriminatoire.

                    La diffamation publique envers une personne privée ou un groupe de personnes privées est punissable d’une amende de 12 000 € .

                      La diffamation publique contre un élu local, un parlementaire, un policier, un gendarme ou un magistrat en raison de ses fonctions est punissable d’une amende de 45 000 € .

                      La même peine s’applique si la diffamation vise un agent public diffamé en raison de ses fonctions.

                        La diffamation publique à caractère raciste ou discriminatoire est punissable de 1 an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.

                            Vous pouvez demander à la justice de condamner la personne poursuivie pour les faits de diffamation à vous payer des dommages-intérêts.

                            Vous pouvez formuler la demande d’indemnisation devant la juridiction pénale qui examine la question de la culpabilité en faisant une constitution de partie civile.

                            Le juge pénal pourra vous accorder des dommages et intérêts s’il reconnaît la culpabilité du suspect.

                            Si vous n’avez pas fait la demande d’indemnisation devant le juge pénal, vous pouvez encore le faire devant le tribunal judiciaire, à condition que la culpabilité du suspect ait été reconnue par le jugement pénal.

                          Injure – Diffamation – Incitation à la haine

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