Transfert de propriété
Une fois que le projet d’expropriation a été déclaré d’utilité publique et que l’arrêté de cessibilité a été notifié au propriétaire du bien, le transfert de propriété peut avoir lieu.
Ce transfert de propriété peut se faire par accord amiable entre la personne publique et la personne expropriée. En l’absence d’accord, la personne publique peut saisir le juge de l’expropriation qui prononce une ordonnance d’expropriation.
Cette ordonnance est notifiée à l’exproprié par lettre recommandée avec avis de réception.
L’ordonnance d’expropriation a pour effet de transférer juridiquement la propriété du bien et les droits réels immobiliers (usufruit, servitude…) de l’exproprié à la personne publique.
À ce stade, l’exproprié ne peut donc plus vendre, ni faire de donation, ni constituer d’hypothèque sur le bien.
Le bail signé par un locataire occupant prend également fin.
En revanche, tant qu’il n’a pas été indemnisé par la personne publique, l’exproprié conserve la jouissance du bien. Ainsi, par exemple, si le bien était loué, le locataire doit verser non pas un loyer, mais une indemnité d’occupation à l’exproprié jusqu’à son départ.
Offre d’indemnisation
La personne publique doit proposer une offre d’indemnisation à l’exproprié. Cette offre doit être faite par lettre recommandée avec accusé de réception ou par acte du commissaire de justice (anciennement huissier de justice et commissaire-priseur judiciaire).
À partir de la réception de ce courrier, l’exproprié a 1 mois pour faire connaître à la personne publique, par lettre recommandée avec avis de réception son acceptation ou le montant détaillé de sa demande.
Dès l’arrêté de cessibilité, l’exproprié peut également mettre en demeure l’expropriant de lui adresser une offre d’indemnisation. Sans réponse dans le délai d’un mois, il peut saisir le juge de l’expropriation.
En l’absence d’accord amiable, le juge de l’expropriation doit être saisi par l’une ou l’autre des parties pour qu’il fixe une indemnité.
À noter
la personne publique doit également proposer une indemnisation au locataire occupant et lui proposer une solution de relogement, au moins 6 mois avant son départ.
Nature de l’indemnisation
L’indemnité doit couvrir l’intégralité du préjudice direct, matériel et certain causé par l’expropriation.
Cette indemnité comprend une indemnité principale qui correspond à la valeur du bien exproprié à la date de la décision de 1re instance.
L’indemnité principale permet à l’ancien propriétaire d’acquérir un bien équivalent à celui qu’il possédait.
Les éléments matériels du bien sont en revanche arrêtés à la date de l’ordonnance d’expropriation, ce qui exclut la prise en compte d’améliorations de toutes sortes depuis l’ordonnance. Il s’agit par exemple de l’installation d’une clôture, d’un garage, de plantations.
D’autres indemnités accessoires peuvent être versées, par exemple en cas d’expropriation partielle du bien si la partie restante n’est pas utilisable dans des conditions normales pour son propriétaire.
La personne publique a 1 mois après le paiement des indemnités dues à l’exproprié pour prendre possession du bien. Passé ce délai, l’expulsion des occupants peut avoir lieu.