Vous ne pouvez pas engager la responsabilité de l’exploitant si son activité à l’origine des nuisances existait avant votre installation. Vous devez pouvoir justifier votre installation par la production d’un acte de vente ou un acte vous octroyant la jouissance du bien ou, à défaut d’acte, à la date d’entrée en possession du bien.
Cette règle vaut quelle que soit la nature de l’activité (agricole, industrielle, artisanale, commerciale, touristique, culturelle ou aéronautique).
Toutefois, l’auteur des nuisances doit néanmoins obligatoirement :
Par contre, vous pouvez engager certaines démarches :
Si l’activité à l’origine des nuisances n’existait pas avant votre installation
Ou si l’auteur du bruit ne respecte pas la législation en vigueur (respect du niveau sonore…)
Ou si l’activité à l’origine des nuisances existait avant votre installation mais qu’elle ne se poursuit pas dans les mêmes conditions (aggravation du trouble).
Engager des démarches préalables
Vous devez aller voir l’exploitant de l’établissement d’où proviennent les bruits pour lui parler de votre gêne et lui demander de faire cesser les nuisances.
S’il n’agit pas, vous devez lui envoyer un courrier simple lui rappelant le bruit et la gêne occasionnée.
Il est recommandé de réunir un maximum de preuves à l’appui de votre courrier.
En cas d’inaction de l’exploitant, vous devez lui envoyer un courrier recommandé avec accusé de réception demandant de faire cesser la gêne occasionnée par le bruit.
Par ailleurs, si l’établissement est situé dans un immeuble en copropriété, il est recommandé de vérifier le règlement de copropriété. Il peut contenir des règles concernant le bruit.
Si l’exploitant ne respecte pas le règlement, vous devez avertir le syndic de copropriété et le président du conseil syndical. En effet, le syndic est garant du respect du règlement de copropriété. Il doit donc veiller à la tranquillité des occupants de l’immeuble.
Il est également recommandé de vérifier s’il existe un arrêté municipal ou préfectoral concernant le bruit.
Si l’exploitant ne respecte pas l’arrêté municipal ou préfectoral, vous devez en avertir le maire par tous moyens.
Accomplir des démarches supplémentaires en cas d’inaction de l’exploitant
Vous pouvez faire appel à un commissaire de justice (anciennement huissier de justice et commissaire-priseur judiciaire) pour qu’il établisse un constat. Ce constat sera utile pour faire, par la suite, éventuellement, appel au juge.
Vous pouvez aussi faire appel à la police ou la gendarmerie pour faire constater les nuisances.
Vous pouvez déposer une main courante ou déposer plainte.
Une amende forfaitaire peut être infligée à l’exploitant pour un montant de :
Attention
Une personne victime de menaces ou insultes pour de faux motifs de nuisances sonores peut également déposer plainte pour harcèlement. En outre, une personne qui prévient à tort la police ou la gendarmerie risque une condamnation pour dénonciation calomnieuse. La peine maximale est de 5 ans de prison et 45 000 € d’amende. La personne visée par la fausse dénonciation peut porter plainte au pénal contre l’auteur des faits. Ce dernier peut aussi être poursuivi par le procureur de la République.
Faire une tentative de règlement amiable
Si malgré vos différents courriers, les nuisances persistent, vous avez la possibilité, pour trouver une solution amiable avec l’exploitant, de recourir :
À un conciliateur de justice (démarche gratuite)
Ou à un médiateur (démarche payante)
Ou à une procédure participative (démarche payante avec recours à un avocat).
Cette démarche est obligatoire pour pouvoir faire, par la suite, un recours auprès du tribunal.
Envisager un recours au juge en cas d’échec du règlement amiable
Vous pouvez faire un recours auprès du tribunal du lieu de situation de l’établissement .
Vous devez alors démontrer la réalité de votre préjudice du fait des nuisances sonores. Pour cela, vous devez réunir un maximum de preuves à l’appui de votre demande, notamment :
Courriers échangés avec l’exploitant
Constat du commissaire de justice, procès-verbal
Témoignages, pétition
Certificat médical si votre état de santé s’est dégradé en raison de ces nuisances.
Toute preuve est recevable par le tribunal à condition qu’elle ait été recueillie loyalement.
Attention
Une personne qui fait un recours auprès du tribunal pour des nuisances sonores mais perd son procès risque une condamnation pour procédure abusive. La personne ainsi condamnée risque alors une amende civile d’un maximum de 10 000 € et le versement de dommages et intérêts.